Que signifie BDSM ?
Le BDSM inclut bondage et discipline (BD), domination et soumission (DS) et sadomasochisme (SM). Ces termes sont rassemblés ainsi car le BDSM peut représenter beaucoup de choses différentes pour différentes personnes aux préférences diverses. La plupart du temps, l’intérêt d’une personne tombe dans une ou deux de ces catégories plutôt que toutes.
Une relation BDSM n’implique pas toujours du sexe.
La plupart des gens pensent que BDSM et sexe sont obligatoirement liés, et bien que ça soit parfois le cas, certains tracent une ligne bien définie entre les deux.
« Les deux sont des expériences charnelles très intenses et sensuelles qui provoquent beaucoup de sensations très fortes, mais ce sont des choses différentes ».Comparons cela à un massage. Parfois, aussi sensuel qu’il semble l’être, un massage reste un massage. Pour d’autres, un massage amène presque toujours au sexe. C’est un peu la même chose avec le BDSM : c’est une question de préférence personnelle et sexuelle.
Il n’y a rien de fondamentalement pervers ou dérangé chez ceux à qui ça plaît.
C’est l’une des idées fausses les plus courantes et les plus frustrantes au sujet du BDSM. Le BDSM n’est pas lié à la maltraitance ni aux violences conjugales, et le pratiquer ne signifie pas que vous aimez maltraiter ou être maltraité(e).
Aimer le BDSM n’est qu’une des facettes de la sexualité et du mode de vie d’une personne. « Ce sont juste des gens ordinaires qui se trouvent prendre du plaisir de cette façon ». « Ce sont vos voisins, vos professeurs et vos caissiers. Le plus grand mythe est que cela requiert des circonstances particulières. Ce sont juste des gens ordinaires qui ont besoin de ça dans leur dynamique intime. »
Sachez que vous pouvez toujours dire non.
« Au début, beaucoup de gens pensent que c’est “tout ou rien”, surtout ceux qui n’ont eu qu’un seul partenaire dans leur vie ». Par exemple, vous pourriez penser que parce que vous avez aimé être soumis(e) dans certaines circonstances, cela signifie que vous devez accepter tout un tas de comportements soumis ou masochistes même s’ils ne vous plaisent pas.
Mais c’est complètement faux. Vous pouvez, et devriez, choisir les activités BDSM qui vous intéressent et uniquement celles-là. Et elles peuvent varier en fonction de la situation, du partenaire ou même de la journée. Souvenez-vous que le consentement est requis dans le BDSM, et qu’il est possible de consentir à une chose tout en en refusant une autre.
Les pratiquants du BDSM ne sont pas moins stables que ceux qui préfèrent le sexe classique.
Les gens qui n’ont pas eu à souffrir de maltraitance peuvent plus facilement apprécier le BDSM, ceux qui en sont à un point plus stable de leur vie »… Une étude de 2008 publiée dans le Journal of Sexual Medicine a découvert que les personnes ayant pratiqué le BDSM durant l’année précédente n’ont pas plus été forcées à pratiquer des activités sexuelles, et ne sont pas moins heureuses ni plus anxieuses que ceux n’ayant pas pratiqué de BDSM. En réalité, les hommes ayant pratiqué le BDSM étaient moins stressés psychologiquement que les autres.
Il n’y a pas que le fouet et les chaînes, voire pas du tout, si ce n’est pas votre truc.
Bien sûr, certains amateurs de SM peuvent en avoir dans leur arsenal, mais ce n’est pas la tasse de thé de tout le monde. « Certains aiment la “domination sensuelle”, qui peut inclure quelques jouets et jeux mais sans aucune douleur ».
« C’est juste que l’un des partenaires accepte de faire tout ce que l’autre lui demande. Le BDSM ne doit pas forcément se conformer à un modèle en particulier, et il n’existe aucun modèle définissant à quoi une relation BDSM doit ressembler. »
Ça peut être aussi simple ou aussi technique que vous le souhaitez.
Peut-être que l’idée d’être attaché(e) vous excite, ou alors vous aimez donner ou recevoir des fessées. Ou peut-être êtes-vous plus intéressé(e) par les masques en cuir et les pinces à seins et la cire chaude. Tout cela (et bien plus) fait partie du monde BDSM. En gros, vous pouvez très bien apprécier les choses coquines sans avoir à jamais entrer dans un donjon.
Avant d’aller trop loin, faites des recherches.
Utiliser un bandeau, un glaçon ou les menottes qu’on vous a offertes lors de votre enterrement de vie de jeune fille sont des pratiques plutôt sans risque pour débuter. Mais avant de vous essayer aux outils plus complexes, vous devez apprendre à les utiliser de manière sûre. Même une corde ou un fouet peut se révéler dangereux si vous ne savez pas vous en servir.
Le BDSM demande beaucoup de lecture et d’apprentissage.
Si vous êtes du genre à jeter le manuel et à tenter de construire l’étagère à l’instinct, le BDSM n’est probablement pas fait pour vous. « La plus grande partie de ce que l’on appelle l’éducation BDSM consiste à trouver comment maximiser l’extase tout en minimisant le risque ». « Comment réaliser tous vos fantasmes en toute sécurité. »
Les cours, les conférences et les meetings peuvent également aider à apprendre certaines techniques spécifiques. FetLife.com est une autre ressource populaire, une sorte de réseau Facebook pour la communauté BDSM vous permettant de rejoindre des forums, des groupes et des cours près de chez vous.
Les codes de sécurité existent vraiment.
Ça peut sembler ringard, mais c’est une norme bien établie en BDSM.
« Les codes de sécurité sont probablement l’une des normes les plus importantes s’étant répandues à travers la communauté, même si les gens les utilisent de différentes manières ». Par exemple, certains les utilisent de moins en moins avec le temps, mais il est important de les utiliser au début. Ça peut être ce que vous voulez, du moment que ce n’est pas quelque chose que vous diriez en temps normal.
Il y a probablement beaucoup plus de dialogue, par rapport au sexe classique.
Si vous doutez du rôle du consentement en BDSM, vous devriez voir l’énorme communication qui se fait avant, pendant et après chaque séance. « On en discute beaucoup à chaque fois avant de commencer ». « On discute de ce dont on a envie, de ce qu’on va faire, de nos fantasmes… C’est comme ça qu’on négocie une bonne relation en tant que pratiquants du BDSM. »
Il y a une période de pré-négociation, où les partenaires discutent de ce qu’ils aiment, de ce qu’ils n’aiment pas et de ce qu’ils refusent catégoriquement.
C’est une sorte d’introduction à chaque séance. « C’est une manière de discuter de l’expérience à l’avance, ce qui permet de renforcer la sécurité émotionnelle ». Il peut y avoir des scripts et des listes ou des discussions moins formelles sur les attentes de chacun, ce que l’on veut et ce que l’on ne veut pas, et tout mot ou action que l’on refuse catégoriquement.
Puis vient l’après-séance, la période de debriefing une fois la séance terminée.
Le BDSM pouvant être une expérience extrêmement intense et émotionnelle pour certains, la plupart des experts recommandent fortement cette dernière étape, durant laquelle les partenaires peuvent discuter de la séance et de toute éventuelle réaction qu’ils auraient eue. « Les gens sont extrêmement vulnérables après une séance ». « Ne pas avoir cette période d’après-séance peut rendre les choses très confuses. » Cela peut également permettre de créer des liens forts entre les partenaires.
Tellement de sortes différentes de fouets.
Il existe beaucoup de fouets différents. Il y a les cravaches, les fouets en cuir, les fouets à une seule lanière, les fouets à plusieurs lanières plates et larges… La liste est longue. Mais comme certains peuvent être plus dangereux que d’autres, il faut vraiment apprendre à les utiliser correctement. Les personnes se mettant au fouet commencent souvent par s’entraîner sur un oreiller ou sur un petit objet à distance tel qu’un interrupteur.
Et il y a des endroits que vous ne voulez vraiment pas fouetter. Par exemple, dans la région des reins. La peau y est fine et ce sont des organes vitaux.
Si vous aimeriez en discuter dans votre relation actuelle, n’hésitez pas.
Il y a beaucoup d’histoires de personnes trop anxieuses pour en discuter qui finissent par découvrir que leur partenaire avait le même fantasme ». Si en parler vous rend nerveux, demandez à votre partenaire si lire un certain livre ou visiter un atelier dont vous avez entendu parler ne l’intéresserait pas. Ou bien discutez-en dans le contexte des fantasmes sexuels en demandant à votre partenaire s’il/elle a déjà essayé ou a déjà eu envie d’essayer le BDSM. Au final, vous ne risquez rien d’autre qu’une conversation embarrassante, et un gros bénéfice si cela aboutit à quelque chose qui vous plaît.
Finalement, c’est complètement différent de ce que la plupart des gens imaginent.
Entre les stéréotypes, la pornographie et Cinquante nuances de Grey, il y a beaucoup d’idées reçues sur le BDSM. Tout comme avec le sexe classique, si vous voulez vous améliorer, il faut comprendre comment les choses se passent.
Morgane
(Source : Clarisse Thorn / Gloria Brame)